[vc_row][vc_column][vc_column_text]Le site d’information suisse 24h a rédigé un reportage complet sur l’innovation dans le secteur de l’hygiène bucco-dentaire. L’occasion pour nos homo
Dentifrice solide ou encore brosse à dents ionique, que valent-ils? Et à quoi faut-il être véritablement attentif en matière d'hygiène buccale?
Dentifrice à croquer
Dans l'assortiment grandissant des produits d'hygiène labellisés «naturels» ou «bios» sont apparus des dentifrices qualifiés de solides. Présentés sous la forme de pastilles, ils prétendent allier simplicité et efficacité. Certains s'utilisent avec une brosse à dents. D'autres se suffisent à eux-mêmes. On les croque, on frotte éventuellement ses dents avec la langue durant trente secondes avant d'avaler sans rincer. C'est le cas de la marque Frescoryl, par exemple, qui décline ses comprimés en plusieurs parfums (citron, fraise, menthe).
Son argumentaire mise sur l'aspect écolo d'un dentifrice «bon pour l'homme, meilleur pour la planète». L'emballage minimaliste est biodégradable, les ingrédients naturels, le rituel ne nécessite pas d'eau et il est peu contraignant. Pratique quand on n'a pas de brosse à dents sous la main, le comprimé contient des microcristaux de silice qui viennent nettoyer l'émail. Sans toutefois remplacer la brosse, admet-on chez Frescoryl, quand on leur pose la question.
Interrogée, la Société suisse des médecins dentistes ne se positionne pas au sujet de ces produits, par manque d'études scientifiques. Pas de recommandations officielles, donc. Mais pour le dentiste vaudois Olivier Marmy, il est «illusoire d'imaginer que croquer simplement du dentifrice puisse être aussi efficace que l'effet mécanique produit par une brosse à dents, car la plaque dentaire n'est pas simplement constituée de débris d'aliments, il s'agit d'un dépôt bactérien complexe, organisé et très collant».
Ce biofilm, que le dentiste compare à celui qui se forme dans le réservoir de nos machines à café, est particulièrement tenace et ne s'enlève pas sans mal. En tout cas pas sans frotter. «Une désinfection chimique, quel que soit le produit, ne suffit pas à s'en débarrasser ni à empêcher son accumulation», poursuit-il.
Même prudence chez Delphine Vuillaume, hygiéniste à la Clinique d'hygiène dentaire de Lausanne: «C'est sans doute mieux que rien pour les gens qui n'ont pas le temps ou la motivation de se brosser les dents à midi, par exemple, mais ces pastilles ne remplacent absolument pas un brossage des dents.»
L'argument bio
L'argument bio, cependant, est tentant, car certaines pâtes dentifrices vendues dans le commerce contiennent effectivement des additifs pointés du doigt, comme l'ont démontré différents tests. Parmi les substances problématiques: le dioxyde de titane (que l'on retrouve en microparticules dans toutes sortes de cosmétiques de couleur blanche), potentiellement cancérogène, mais aussi des tensioactifs chargés de faire mousser le produit, comme le sodium lauryl sulfate, irritant, ou encore des perturbateurs endocriniens, tels que le triclosan, apprécié pour son effet antiseptique de longue durée, ou le propylparaben, un conservateur.
Il faut relever, par ailleurs, que le qualificatif «naturel» va souvent de pair avec la mention «sans fluor» – un amalgame, car c'est du fluorure de sodium et non du fluor que l'on trouve en réalité dans les dentifrices. L'efficacité du fluorure pour prévenir les caries, pourtant, n'est plus à démontrer. Ce qui n'est pas le cas d'autres substances, comme le xylitol (un édulcorant aux effets reminéralisants pour les dents), présentées comme des alternatives.
À leur sujet, «les études scientifiques manquent, notamment pour quantifier le dosage nécessaire afin d'obtenir un effet», prévient Delphine Vuillaume. Du côté de la Société suisse des médecins dentistes, le mot d'ordre est clair, on recommande «de toujours brosser ses dents avec un dentifrice fluoré. C'est la mesure la plus importante pour les protéger de la carie». Une habitude d'autant plus utile que «la nourriture actuelle est très sucrée», estime Olivier Marmy.
Efficace contre les caries, le fluorure est-il néanmoins potentiellement toxique, comme le suggèrent certains tenants du bio? Rassurant, Olivier Marmy précise qu'il faudrait manger des quantités énormes de dentifrice en une seule fois pour s'empoisonner, car le fluorure y est présent en proportions minimes.
Le dentifrice n'a pas vocation à être ingéré et, par précaution, les produits destinés aux enfants contiennent moins de fluorure, précisément parce que les petits ont la fâcheuse tendance à avaler la pâte. Même si ceux-ci utilisaient quotidiennement un dentifrice pour adultes, le risque pour eux ne serait pas tant une intoxication que de voir apparaître des taches blanches indélébiles sur leurs dents, phénomène appelé fluorose dentaire.
Un indicateur utile: l'indice d'abrasion
Ajoutons encore que tous les ingrédients contenus dans les dentifrices naturels ne sont pas forcément anodins. L'acide citrique, par exemple, risque de détériorer l'émail. Idem pour le bicarbonate, que l'on retrouve souvent dans les recettes proposées sur le Net pour fabriquer son dentifrice «maison». «Très abrasif, il peut produire des sortes de griffures sur l'émail», détaille Delphine Vuillaume. Les aspérités ainsi créées vont même permettre à la plaque dentaire de se fixer plus rapidement, selon elle.
L'indice d'abrasion, ou RDA, constitue d'ailleurs un indicateur utile pour le consommateur. Cette mention n'est pas obligatoire, mais elle figure sur certains emballages. Pour la Société suisse des médecins dentistes, il est, en règle général, «judicieux d'opter pour un dentifrice dont la valeur RDA se situe entre 40 et 80».
Certains dentifrices, plus abrasifs, comme ceux qui promettent un effet blanchissant, ne devraient pas être utilisés à chaque brossage, mais en alternance avec une pâte moins agressive, conseille Olivier Marmy. Pour ceux qui voudraient se débarrasser de taches de café ou de nicotine, Delphine Vuillaume recommande de préférer les produits à base de charbon, qui vont agir en absorbant d'éventuelles colorations.
Hydropulseur et brosse ionique
Depuis longtemps, les brosses à dents électriques se sont fait une place dans les salles de bains. Plus chères, elles permettent néanmoins d'économiser des efforts et rendent les deux minutes de brossage minimum plus accessibles. Certains fabricants proposent aujourd'hui de les combiner à un appareil hydropulseur produisant un fin jet d'eau censé nettoyer les interstices difficiles d'accès pour la brosse.
Une méthode qui peut servir à enlever des débris alimentaires, note Delphine Vuillaume mais qui ne remplace pas le fil dentaire, «car le jet ne suffit pas à détacher la plaque». Elle ne recommande donc pas d'investir dans ce genre d'appareils, mais ne les diabolise pas non plus, car combiné avec un bain de bouche, l'hydropulsion permet de «cibler des zones et d'effectuer un rinçage précis en cas d'inflammation, par exemple».
Plus futuriste encore, la brosse «ionique», en vente sur certains sites internet, doit permettre de se passer littéralement de dentifrice. L'engin, pas plus grand qu'une brosse électrique classique, est doté d'un petit panneau solaire sur le manche.
Comment ça marche? Contactée, la marque Soladey n'a pas répondu à notre sollicitation. Mais selon le mode d'emploi, le flux d'électrons produit est transmis jusqu'aux poils de la brosse via un petit fil en dioxyde de titane. Des ions négatifs en résultent qui, réagissant avec l'acidité de la salive, s'attaquent à la plaque dentaire.
Là encore, la promesse semble exagérée. D'une part, l'absence de dentifrice équivaut à une absence d'apport en fluor, met en garde Olivier Marmy. Quant à l'effet antibactérien, les publications solides manquent pour en faire la preuve. «L'idée d'agir sur l'acidité de la plaque est intéressante, car c'est elle qui attaque l'émail, admet Delphine Vuillaume. Cependant, il est peu probable que cela permette de réellement détacher la plaque dentaire».
Et l'hygiéniste de conclure que s'il est utile de se préoccuper de l'efficacité des produits et accessoires de l'hygiène buccale, le coup de poignet reste primordial: «Au-delà du dentifrice utilisé, c'est souvent un brossage trop agressif qui cause le plus de dégâts.»
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